La déclaration de Jésus : « Tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée » (Matthieu 26:52, Segond 21) est l’une des affirmations les plus mémorables de l’Évangile. Elle surgit lors de l’arrestation de Jésus, quand Pierre, voulant défendre son Maître, tire son épée et blesse un serviteur du grand-prêtre. Cette phrase, bien que concise, véhicule des significations profondes, à la fois pratiques et théologiques. Cet article analysera ce passage à travers trois axes : son contexte biblique, ses implications théologiques, et ses applications pour l’Église évangélique, la famille et la société contemporaine.
Le contexte immédiat de cette déclaration se trouve dans l’Évangile de Matthieu, chapitre 26. Jésus se rend volontairement aux autorités après avoir prié à Gethsémané. Lorsque Judas mène une foule armée pour arrêter Jésus, Pierre, animé par un zèle humain, brandit son épée. Cet acte impulsif montre une incompréhension de la mission de Jésus, qui repose sur le sacrifice volontaire et non sur la violence ou la résistance.
Cette déclaration est cohérente avec l’enseignement général de Jésus sur la non-violence et l’amour des ennemis (Matthieu 5:39-44). Jésus condamne ici l’utilisation de la force pour résoudre des conflits, soulignant que les armes conduisent à une spirale de violence. En rejetant la violence, Jésus incarne la voie du Royaume de Dieu, radicalement différente des systèmes du monde.
Dans une perspective biblique plus large, cette phrase peut être interprétée comme un écho au principe divin de rétribution exprimé dans l’Ancien Testament : « Celui qui verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé » (Genèse 9:6). La parole de Jésus réitère l’idée que la violence entraîne des conséquences, non seulement sur le plan humain mais aussi dans le cadre du jugement divin.
Le Royaume de Dieu ne progresse pas par les moyens humains, tels que la force ou la domination, mais par l’amour, la vérité et le sacrifice. Jésus désapprouve l’utilisation de l’épée par Pierre, car cela contredit l’essence même de sa mission rédemptrice, centrée sur la croix.
En réprimandant Pierre, Jésus souligne que son arrestation et sa crucifixion sont conformes au dessein de Dieu : « Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi ? » (Matthieu 26:54). Cette déclaration met en lumière la souveraineté divine, affirmant que la victoire du Christ viendra par l’obéissance à Dieu et non par des moyens humains.
Cette phrase peut également être comprise comme un avertissement général contre l’usage de la violence pour résoudre des différends. Elle reflète une vérité intemporelle : la violence engendre inévitablement des répercussions destructrices, tant sur le plan personnel que communautaire.
Dans un monde souvent marqué par des conflits religieux, l’Église est appelée à incarner l’exemple de Christ en rejetant la violence, qu’elle soit physique, verbale ou institutionnelle. Cette parole rappelle que le témoignage chrétien repose sur l’amour et la paix. Elle invite également à réfléchir sur les tentations de recourir à des moyens coercitifs pour défendre ou promouvoir la foi.
Au sein de la famille, ce principe enseigne que les conflits doivent être résolus par le dialogue et la réconciliation, plutôt que par des comportements agressifs ou autoritaires. La parole de Jésus appelle à une éducation des enfants fondée sur des valeurs de paix, de respect mutuel et de pardon.
Dans un contexte plus large, cette déclaration met en garde contre les cycles de violence qui découlent de la vengeance ou de l’agression. Elle souligne l’importance de la justice restauratrice, qui cherche à réconcilier et à restaurer plutôt qu’à punir de manière vindicative. Les leaders chrétiens, en particulier, sont invités à défendre des politiques et des pratiques favorisant la paix.
La déclaration de Jésus : « Celui qui frappe par l’épée périra par l’épée » est bien plus qu’une simple mise en garde contre la violence. Elle encapsule la vision du Royaume de Dieu, fondée sur l’amour, la justice et le rejet de la coercition. Pour les croyants, elle constitue un appel à suivre l’exemple de Christ en embrassant la paix dans tous les aspects de la vie. Dans un monde en quête de réconciliation, ce message demeure d’une pertinence cruciale, offrant une alternative radicale aux systèmes de violence qui dominent encore aujourd’hui.
Pasteur Francener Alézy, Adm.A., M. Ing, DIC, D.Min.
Mission Assemblée Évangélique de Christ - Montréal
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